2016/04/02

2014. L'année du retour à la réalité

Fiou ! Ça fait une éternité que je n'ai pas écrit. Mais bon, c'est ça, les blogues. Ou plutôt, C'ÉTAIT ça ;-), puisque j'ai l'impression que plus personne n'a de blogue en 2016...

Eh oui, nous sommes en 2016. Il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts.

Retour en arrière. En 2012, on quittait la vie montréalaise et on débarquait à Rimouski. Une vraie révélation, pour moi, que fut la vie de région éloignée, avec son rythme si doux, cette nature brute, l'environnement maritime dont je suis tombé accro, la chaleur des habitants du Bas-du-Fleuve. Un changement de vie radical, et je le répète, une révélation. Ça a changé mon point de vue et ça a teinté ma vision des endroits où je souhaitais me poser dans la vie.

Mais, la vie étant ce qu'elle est, et la réalité du travail étant ce qu'elle est, on est repartis au printemps 2014... vingt-cinq mois après être arrivés, on retournait dans le sud du Québec. À Sherbrooke cette fois. Le travail de Dominic nous amenait là.

Vu de Rimouski, ce déménagement me semblait être une continuité ; on ne retournait pas à Montréal, mais on partait ailleurs en région. Je pensais donc retrouver une ambiance similaire au Bas-Saint-Laurent, mais non. De mon point de vue, Sherbrooke rappelle davantage Montréal que Rimouski ; on y retrouve l'ambiance ville, le trafic automobile, les gens, les banlieues étendues, et même les graffitis... Bref, gros retour à la réalité après deux ans "en vacances", les pieds dans le sable devant chez nous.

Le choc a été très violent pour moi. À peine arrivé ici, je voulais repartir, retrouver ce que je venais de perdre... et ce sentiment s'est étiré dans le temps, longtemps. Surtout que notre situation étant encore instable, on ne savait pas si on resterait ici... Bref, deux longues années plus tard, je commence à peine à poser mes valises...

Ce qui m'a peiné dans cette aventure, c'est le fait d'avoir envoyé promener le rêve. Partir à Rimouski était un rêve qu'on avait caressé presque trois ans, un endroit qu'on avait choisi parce qu'il nous plaisait et non parce qu'il était pratique ; à ce moment-là, on pensait avec notre cœur et nos sentiments... c'était une aventure, et, oui, un rêve qu'on réalisait.
Deux ans plus tard, on arrivait à Sherbrooke parce que le boulot nous y amenait, pas parce qu'on était tombé en amour avec la ville. Cheminement inverse, amenés ici par la réalité. Bon les gamins, on arrête de rêver maintenant, la vie c'est pas fait pour ça. Bien moins excitant, comme démarche.

Alors oui, Sherbrooke, c'est "pratique". La ville est bien plus grande que Rimouski (bien pluuuus grande), on y trouve donc beaucoup plus de choses, Montréal est quasiment à côté, il y a plus de tout... à défaut d'avoir les paysages marins, les couchers de soleil et l'ambiance de vacances à l'année, on a au moins gagné en "pratico-pratique". La réalité a pris la place du rêve.

J'ai 41 ans. Je prends ça comme une leçon de vie, une preuve que dans la vie on n'a pas toujours ce qu'on veut. Mais aussi que les choses sont belles si on décide qu'elles le sont. Parce que le boulot va nous amener à rester ici encore un certain temps, je regarde quels sont les avantages de ma nouvelle région. Le passé, c'est le passé, et le présent c'est ici.

À moi, maintenant, de m'attacher à l'Estrie autant que j'ai pu m'attacher au Bas-Saint-Laurent... et à moi d'apprendre à rêver ici au lieu de me projeter dans un ailleurs, aussi inspirant soit-il.

Et puis, rien n'est définitif dans la vie. Où en sera-t-on dans 3 ans ? Dans 5 ans ? Dans 20 ans ? Juste penser à ça, ça fait un peu rêver, finalement...




2012/11/02

Le paradoxe de l'immigré en région


Après sept mois en territoire rimouskois et plus d'un mois à travailler dans une nouvelle boîte, je me suis rendu compte d'un truc cette semaine. Ou plutôt de l'absence presque totale d'un truc.

Le déclic s'est fait vendredi dernier, je crois. Je papotais avec deux collègues de boulot de notre parcours d'études, des cours qu'on avait suivis, des logiciels qu'on avait appris, etc. (évidemment, étant le plus vieux des trois, j'avais l'impression de parler de l'invention de la bicyclette tellement le décalage était grand entre mes méthodes et les leurs)…
Puis je me renseignais sur le lieu de leurs cours, le cégep, l'école privée, l'université, etc. Je voulais savoir. Là, une des deux me demande "Et toi, tes cours, c'était où ?". Je réponds : "Euh ben, en France". Elle, elle voulait juste savoir le genre d'école, la formation dispensée, etc. Et puis, "en France", c'était tellement évident que ma réponse tomba à plat complètement. Plaf.

Et là, je réalise le fameux truc.

Depuis que je suis à Rimouski, jamais personne ne m'a demandé d'où je viens. On n'a même jamais relevé le fait que je sois Français. Ça passe comme une lettre à la poste. Ça ne compte pas. Pourtant mon accent est clair et net, je ne viens pas d'ici.
Aucune question du genre "C'est comment, la France ?", "Pourquoi tu es parti ?", "T'as vécu où, là-bas ?", "Qu'est-ce que tu me conseilles de voir si j'y vais ?", etc.

Je croyais qu'en me retrouvant en région, mon statut d'immigré passerait davantage au premier plan qu'à Montréal, serait plus criant. Je me méfiais même d'avance de certaines réactions peut-être hostiles aux "maudits Français".

Et pourtant, RIEN. Indifférence totale. Y aurait-il un "effet Rimouski" ?
Et là, évidemment, je fais le parallèle avec Montréal.

Il me semble qu'à Montréal, on me questionnait souvent sur mes origines, la région où j'avais grandi, etc. Ce point-là était récurrent. Il comptait. Lors de la rencontre de nouvelles personnes, je pense ne pas avoir pu éviter une seule fois le sujet de mon origine française. Ce n'était pas mal intentionné et je n'ai jamais senti d'agressivité derrière, c'était juste habituel que ça arrive dans les discussions ; le fameux "Vous en France…". Ceci dit, entre immigrés de différentes origines, ce point était souvent mis de l'avant puisqu'il permettait de faire le lien "Ah donc toi, au Mexique…" "Parce que toi, en France…"

En fait, j'ai toujours trouvé qu'il y a une curiosité très forte du Montréalais moyen envers les Étrangers, il a envie de savoir plein de trucs sur le pays d'origine de son interlocuteur. Le Montréalais s'abreuve de toutes les cultures, il aime ça, et il le recherche. Et puis beaucoup de Montréalais viennent d'ailleurs, donc l'aspect "origine" fait naturellement partie des rapports humains.

Passons à ici, maintenant.

Je côtoie depuis mon arrivée une écrasante majorité de Québécois "pure-laine". Ceux qui ne le sont pas sont pour la plupart étudiants, donc de passage (et pas nombreux !). Entendre l'accent français dans les rues, c'est FINI ! Je ne suis plus sur le Plateau.
Autour de moi, il y a beaucoup de personnes qui sont nées et ont toujours vécu dans la région ou pas loin, de vrais enfants du pays. "D'où tu viens, toi ?" ne se demande pas vraiment, et ça a peut-être teinté les rapports… toujours est-il que même s'il n'y a pratiquement aucun Étranger à la ronde, on ne le questionne pas sur son origine. Bizarre, finalement.

Il y a une autre possibilité : peut-être qu'en choisissant une petite ville, tu te classes automatiquement dans une autre catégorie d'immigrés : les "fondus", ceux qui sont d'ici, à présent. Et c'est marrant, c'est comme ça que je le ressens. Si tu es à Rimouski, c'est que tu as passé le stade d'être un immigrant… tu as rejoint "le clan". Ça se pourrait que ce soit ça.

Ça reste un sacré paradoxe : Montréal la ville du mélange où finalement on te rappelle souvent que tu es étranger, et Rimouski la ville moyenne de région, bien pépère, où personne ne relève jamais ce fait.

Ceci dit, je n'ai pas l'intention de m'en plaindre. Je voulais m'intégrer ?
Eh bien, pour le coup, de l'intégration, j'en ai !






2012/10/08

Les années 80 me manquent, parfois...


Ces temps-ci, je me sens nostalgique.
J'aimerais parfois me retrouver dans l'ambiance décomplexée des années 80, insouciante et rafraîchissante.
Parce que plus ça va, plus notre époque est sérieuse et triste. On n'entend pas à rire en 2012.

Ce qui s'est passé la semaine dernière avec la pub télé de Familiprix enfonce un peu plus le clou de la connerie. Pour ceux (en France, surtout) qui n'ont pas vu ladite pub, je ne peux même pas la poster puisqu'elle a tout bonnement été retirée. Petit résumé de l'affaire ici :

Heureusement que je suis moi-même gay et que je peux donner mon avis sur cette annonce ; si j'étais hétéro, j'aurais même pas le droit de me prononcer au risque d'être étiqueté homophobe.
Je suis peut-être ultra-naïf et absolument pas au courant des problèmes de la société, mais trouver que cette pub banalise l'homophobie et la violence faite aux gays, c'est du délire pur. Cette pub, c'est du gag, des traits grossis, qui ridiculisent principalement le gars dans la salle de gym, c'est tout.
Ça me dépasse qu'on puisse être choqué par une annonce comme ça. 
Ça me dépasse, mais malheureusement ça ne me surprend pas ; notre époque, derrière ses airs de liberté absolue et de tolérance à 200%, est coincée comme ça se peut pas. Faut faire bien attention de rester dans le sentier balisé, hein. Faut bien marcher sur des œufs. 

Lors de mes pérégrinations sur Youtube, j'ai retrouvé cette savoureuse vidéo des années 80, lien ici :
Horreur ! Il y a des grosses, des nains, un monsieur de couleur (on appelait ça un Noir à cette époque, quelle honte !), etc. C'est joyeux, bon enfant et ça ne fait de mal à personne. Et pourtant, un clip comme ça ne pourrait jamais plus sortir en 2012, il serait immédiatement retiré pour discrimination basé sur l'apparence physique ou la couleur de peau…
De toute façon, au départ, ça ne germerait dans l'idée de personne de faire un clip avec des nains et des grosses mesdames. Ça ne se fait pas, ça ne se pense même pas.

Pour rester sur Youtube, je me suis amusé à retrouver des sketches des Inconnus, comiques français extrêmement populaires dans les années 80, mais surtout 90. J'étais au lycée lors de leur "grande époque", et nombre de Français de ma génération connaissent par cœur leurs répliques. Ils nous faisaient rire avec les infirmières martiniquaises qui "pawlaient avec un gwos accent exagéwé", les petits jeunes de banlieues françaises avec leur parler "racaille" et leur attitude, les fonctionnaires, les chasseurs, les filles, les familles de la haute bourgeoisie comme les beaufs, les handicapés mentaux, etc.
J'ai beaucoup beaucoup ri en revoyant tout ça, mais je n'ai pu m'empêcher d'avoir un pincement au cœur, tellement 90% de leurs gags leur vaudraient critiques et mise en demeure à présent. Des tas de groupes sociaux leur tomberaient dessus et dénonceraient leur ton "insultant" et "discriminatoire", c'est garanti.
Est-ce que j'ai dit qu'on vivait une époque triste ?

Parfois, je m'ennuie d'une époque ou un Noir, c'était encore un Noir et pas un monsieur de couleur, un vieux était encore un vieux  et pas un "aîné", un handicapé c'était pas une personne à mobilité réduite et un aveugle c'était pas un gars avec une déficience oculaire ou un malvoyant… et je pourrais continuer longtemps.
Et puis appeler un chat un chat n'empêche pas l'acceptation de l'autre. J'ai grandi dans les années 80 et ça n'a pas fait de moi une personne intolérante ou allergique à la différence. Arrêtons d'être choqué tout le temps pour tout !

Je n'arrive pas à me souvenir de quand le glissement a commencé à s'opérer, mais voilà où on en est maintenant. La peur de déplaire et le politiquement correct on fait leurs ravages, on est devenus, comme société, tièdes et consensuels. Et pas marrants.

Vraiment pas marrants.





2012/09/03

9 mai 2004


J'ai fouillé récemment dans mes vieux carnets de dessins et y ai trouvé - entre autres - ce texte intime décrivant à chaud mon départ de l'aéroport de Paris, accompagné de mes parents et de deux (grosses) valises. Intéressant de replonger dans l'état d'esprit de ce moment, surtout après 8 ans.

Je l'ai retranscrit tel quel.




Carte d'accès à bord

Air Transat
Vol TS611
De : Charles de Gaulle 3
À : Montréal / Mirabel

Départ : 9 mai 2004 - 13h05
Heure d'embarquement : 12h05 - Porte A3
Siège : 19K
Fumeur : Non


11h56.
L'embarquement ne va pas tarder (prévu à 12h05).
Je viens de dire au-revoir à mes chers parents (très chers parents !!). C'est émouvant, on souriait, on pleurait pas, mais je sentais l'émotion quand même. J'ai vécu plus d'un mois à Saint-Laurent, ça va me faire bizarre. Puis je vais m'habituer. C'est là que je réalise à quel point ce sont des gens formidables, plein de bons sentiments, le cœur sur la main, ouverts, aimants. Je les aime profondément.

12h00. Des Québécois derrière moi discutent. Je prends conscience de cette langue que je vais entendre là-bas ; je vais côtoyer des Québécois, travailler avec des Québécois, peut-être coucher avec des Québécois (!). Cet environnement nouveau m'excite énormément, et à la fois, je suis triste de "laisser" tout ce que j'aime ici. Je suis né en France et y ai vécu jusqu'à maintenant. Je réalise à quel point je vis l'expérience de ma vie (avec un grand "E").
Et puis c'est vraiment un tournant : je vais peut-être passer 6 mois au Québec, 1 an ou peut-être y rester 10 ans, ou carrément y rester… toute ma vie. Cette perspective (encore un peu floue dans ma tête) est impossible à imaginer. Mais je n'arrive pas non plus à me projeter dans 6 mois, je n'arrive pas à me dire justement que je ne vais y rester QUE 6 mois ; Parce que je n'ai tellement aucun projet en France non plus, je n'ai ni sentimentalement ni professionnellement d'attaches, je ne sais rien. 
Est-ce que je veux revenir à Paris ? J'en sais rien.
Est-ce que je veux vivre dans le Loir-et-Cher ? J'en sais rien.
Est-ce que je veux vivre ailleurs en France ? J'en sais rien.
Peut-être que j'attends tout simplement de cette expérience à Montréal qu'elle me donne des choix, des idées, de nouvelles pistes à explorer. De nouvelles rencontres qui provoqueront aussi de nouveaux choix, des remises en question, etc.
Je vais vivre un truc fort, génial j'espère.

12h14.
La salle d'embarquement se remplit doucement, mais l'atmosphère est plutôt calme.Chacun lit, écoute de la musique ou glande ; certains discutent, mais il y a relativement peu de bruit.

12h25.
Toujours pas d'embarquement. J'ai hâte que ça bouge un peu, je me sens pas hyper à l'aise dans ces endroits publics où rien ne se passe, où on attend sans cesse. Je me demande où sont Papa et Maman… sur le périph', sans doute… à l'heure qu'il est. Je ne sais pas ce qu'ils se disent dans la voiture, s'ils sont émus. Mine de rien, moi ça me fait bizarre. Je suis SEUL. Et là, j'en prends vraiment conscience.
Personne ne m'attend à Montréal.
Ni boulot, ni ami.
Je ne retrouve personne là-bas.
Que moi.


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15h30 (heure française)
L'avion est parti avec environ trois quarts d'heure de retard. À l'heure actuelle, on doit avoir dépassé l'Irlande, je pense. Je ne sais rien précisément, puisqu'il y a un film qui passe à la télé, et qu'on ne voit donc pas le trajet sur l'écran.
L'avion n'est pas très rempli, j'aurais cru qu'il serait plein en voyant le monde à Roissy dans la salle d'embarquement ; mais non, il y a plein de sièges vides.
Je me détends petit à petit. L'altitude est agréable et fait relativiser les choses, petits tracas y compris.
J'ai hâte d'arriver, maintenant.





2012/08/03

Raconte-moi Rimouski (partie 3)


On a quitté Montréal pour Rimouski, oui, mais à quoi bon quitter un immeuble en ville pour se retrouver dans un bloc avec pour seule vue des poubelles ou l'arrière d'un bar de danseuses ?
On a donc quitté la ville en optant pour le dépaysement maximal, la vraie affaire.
Dominic a été le plus inflexible des deux et je l'en remercie, car maintenant on a vue sur le fleuve (que dis-je, la mer !) à la journée longue.
L'argument que j'ai souvent entendu lors de la préparation de notre déménagement, c'était "Tant qu'à s'installer près de la mer, autant avoir les pieds dans l'eau dès qu'on sort de chez nous !". Ça tombe sous le sens.

Alors c'est fait. On a l'eau devant chez nous. Un drôle de sentiment au début, où je trouvais le paysage étrangement vide et plat. Habitué à voir des escaliers tournants, des gens rentrer ou sortir de chez eux, des écureuils, des pigeons sur les toits, des avions descendre vers l'aéroport, des gens traîner dans la ruelle, des chats errants errer, je trouvais la nouvelle vue déstabilisante. De l'eau. Juste de l'eau. Jusqu'à l'horizon. De plus, début avril, le gris dominait : gris le ciel, gris l'eau, pas d'arbre. Beaucoup de surface et pas grand-chose à y déceler… on se retrouve soudainement face à soi-même quand il n'y a rien vraiment à observer dehors.

Peu à peu, je me suis habitué à la vue. Je me suis déshabitué aux mouvements trop rapides, aux bruits agressants des sirènes, aux engueulades et aux ruptures amoureuses à la sortie du bar Chez Françoise. J'ai appris à voir plus de couleurs dans moins de couleurs, l'œil s'entraîne et s'affine, il a moins de contrastes à saisir, plus de distance à appréhender. On n'a pas le choix, on voit plus loin car moins d'obstacles devant.
Et puis, je n'apprendrai rien à ceux qui sont familiers avec la mer, mais ça n'arrête pas de changer. Et ça peut changer rapidement. Le ciel bleu vif et une mer calme qui ressemble à un lac peuvent devenir en dix minutes menaçants, gris et vert foncé, puis redevenir calmes cinq minutes après…
J'ai tellement entendu dire que la mer est très changeante que j'avais intégré moi aussi cette idée, sans y avoir vraiment réfléchi ni l'avoir vraiment vérifié. Eh bien c'est vrai ! Les mouettes, les canards, les phoques, les vagues, les marées sans cesse différentes, les roches qui apparaissent et disparaissent dans les eaux, et surtout la lumière, tout cela est en constant mouvement. Hypnotisant et magnifique. Ça aurait été dommage de s'installer dans les champs ou le bois de l'arrière-pays (même si c'est très beau là-bas aussi).

Pointe-au-Père était auparavant un village indépendant. Maintenant, c'est devenu un district de Rimouski. On est donc des Rimouskois sur le papier, mais dans les faits on est vraiment hors du centre-ville de Rimouski, à 13 kilomètres exactement comme me le dit mon odomètre de vélo.

Suivre la 132 en sortant de la ville sent les vacances. D'abord car on doit passer devant le port et y voir tous ces voiliers, bateaux de pêche et traversiers ; un enchevêtrement de mâts et de cordages hyper-fouillis mais qui fait tellement le charme des bords de mer… et puis, les poissonneries qui se trouvent en bord de route, avec leurs dessins de crabes, de homards et de poissons ; les motels, aussi, ça rappelle les vacances ; leurs noms et celui des gîtes et auberges dans lesquels on retrouve souvent les termes "mer", "anse", "baie", "marée"… Ça, c'est sans compter l'odeur : caractéristique de la mer, impossible à décrire vraiment, mais tout le monde voit ce que je veux dire.

Quand je suis arrivé, début avril, je m'emplissais les poumons sans arrêt de cette senteur, comme si je n'allais passer ici que quelques jours ; on est trop habitués à l'idée d'être au bord de la mer juste en vacances. Une petite appréhension me titilla alors : est-ce que je vais tellement m'habituer à cette odeur que mon nez va arrêter de la percevoir ?
Quatre mois plus tard, mon nez sent toujours et s'émerveille encore. Ouf ! D'autant plus que la finesse de l'odorat n'est pas mon point fort.
Bien sûr, l'odeur varie selon l'humidité ambiante, la température, le fait que la marée soit haute ou basse, le fait d'avoir un rhume ou non, et le nombre de personnes qui ont tiré leur chasse d'eau à Montréal... ah, et le vent, bien sûr ! Comment l'oublier, lui ? À me déplacer à vélo, j'en ai bien conscience, du vent. Lui, il sait ne pas se faire oublier !
Bon, soyons indulgent car il y a des journées entières sans vent aucun, et le fleuve pourrait à ce moment-là être un lac. PAS UNE vague, pas un bruit.
Et d'autres où on se croirait sur le bord de l'océan, avec les rouleaux qui viennent s'écraser sur la plage avec les gros schploufchrrrrrrrrr caractéristiques. Ces jours-là, être à vélo est toute une aventure, dans un sens comme dans l'autre : soit on avance aussi vite qu'à pied, soit on atteint les 50km/h (fait vécu !)… c'est chouette et pas, ça dépend… mais c'est ça, la mer. Et on dirait que j'accepte davantage ces inconvénients de déplacement parce que, justement, c'est ça la mer. Une mer sans vent, c'est pas vraiment la mer.


Le soir, je me promène souvent sur la plage une fois le soleil couché, quand il fait sombre. Edgar (pour ceux qui ne savent pas, mon chat) marche à côté de moi. Oui ; pendant que Croûton (l'autre chat) tue des souris à tour de patte et mène sa vie de chat ordinaire, Edgar suit ses maîtres partout. Il adore ça. Il marche, il escalade les roches comme un chat, mais il reste à côté et accourt quand on l'appelle. Je suis sûr qu'il a déjà été un chien dans une vie antérieure.

Depuis que l'été est là, j'aime aussi marcher sur la plage pieds nus ; ça me fait me sentir en vacances à 50 mètres de chez moi.

Un soir, donc, la situation m'a sauté aux yeux. J'étais assis dans le sable à regarder les toutes petites lumières de la rive d'en face. Le trafic sur la 132 s'étant calmé, c'était très silencieux. Quelques lumières chez les gens (dont nous, les couche-tard du coin, j'ai l'impression), un fleuve calme et Edgar qui fouine pas loin de moi.

Ma réflexion à ce moment là : C'est typiquement le genre d'endroit dans lequel on ne se trouve qu'en vacances, habituellement. Le genre d'endroit dont on se dit "J'aimerais tellement rester là… fait chier de devoir rentrer à la maison et de reprendre mon boulot et mes habitudes !". Jusqu'à maintenant, je ne me suis trouvé au bord de la mer qu'en été et qu'en vacances, ce qui est normal pour la plupart d'entre nous. Et comme certains, je me suis imaginé rester là et ne pas rentrer chez moi.

Maintenant, mon chez-moi, je le vois depuis la plage. Tellement un drôle de sentiment.

Une bouffée de satisfaction m'a rempli ce soir-là.

Car, plus que de vivre ici, j'ai réalisé qu'on y est parce qu'on l'a voulu. Tout simplement. Dominic et moi, on a fait un choix (et les sacrifices qui vont avec), et à présent je me promène avec Edgar sur la plage le soir pendant que Croûton, qui n'était jamais sorti d'un appartement jusqu'au mois d'avril, tue des souris dans la nuit.

Bien sûr, je sais que la vie reste la vie, il faut payer ses factures, travailler, avoir des contraintes, et rien n'est facile. Mais déjà, avoir ce décor dans nos vies, c'est pas si mal, non ?

Pendant que j'écrivais ces lignes, Edgar est sorti. La nuit tombe tout doucement. C'est marée basse.


Tout à l'heure, j'enlèverai mes pantoufles, mes chaussettes, et j'irai le rejoindre dehors.

Dans notre beau décor.



2012/06/11

Raconte-moi Rimouski (partie 2)


On va commencer par une description de type encyclopédique-wikipédienne.
Rimouski, c'est une ville située à grosso modo 550 kilomètres de Montréal. Québec est donc plus proche de Montréal que Rimouski de Québec.
C'est aussi la ville la plus importante de la région du Bas-Saint-Laurent, et ce, à plusieurs niveaux : démographique, économique, culturel, industriel, commercial, éducationnel…
Ville étudiante dotée d'une université, elle est donc jeune, vivante, et ses bars bien remplis le week-end. S'y côtoient jeunes allumés et douchebags écervelés, mais ça, c'est comme partout.

Il y a un peu moins de 50 000 habitants à Rimouski. Bien des arrondissements de Montréal sont plus peuplés, et la ville de Blois, en France (que je connais bien), d'une population équivalente, est considérée là-bas comme une petite ville de province, pour ne pas dire un trou. Oui, carrément ; un trou.
Cela fait-il de Rimouski un trou ? On va essayer de décortiquer ça.

Bon, on ne se voilera pas la face : pour un Montréalais citadin habitué à vivre au milieu de kilomètres de rues, et qui a besoin de sa dose de spectacles, expos, événements culturels et tutti quanti, ça va ressembler à un trou perdu, certains considérant déjà Québec comme un village. On sort (très) vite de Rimouski, et même en "plein cœur" du centre-ville, on voit la nature environnante, le fleuve et ses îles d'un bord et les fermes sur les collines de l'autre. Pas d'autoroute à 6 voies ou des pylônes à l'horizon, sans parler des avions qui (ne) passent (pas) dans le ciel. À la limite, un train la nuit et quelques voiliers dans la baie. Les embouteillages, on oublie ça, les tours de 30 étages et les centres commerciaux souterrains aussi.

Ce qui évite à Rimouski d'être un trou ? En partie sa situation géographique. Une ville identique en banlieue de Montréal serait engloutie par le reste, littéralement. Terrebonne, par exemple, passe inaperçue car trop près de Montréal, même en étant peuplée de plus de 100 000 habitants. Mettez Terrebonne dans le nord, à 300 km de toute civilisation et elle deviendra imposante ! Un vrai New York en pleine forêt !
Rimouski jouit de cet aspect, c'est indéniable. Je ne dirais pas que la ville est imposante, mais c'est une vraie ville, la seule de la région ; et, d'ailleurs, la plus grande ville à l'est de Québec sur la rive sud du fleuve. Donc, point de ralliement pour de nombreux Bas-Laurentiens, Gaspésiens et même certains Néo-Brunswickois, que ce soit pour achats ou sorties.



Et sinon, à quoi ça ressemble, alors ?

Bon, on arrive de l'ouest (Rivière-du-Loup), on a passé le Bic et repris la 20. Après quelques kilomètres, quittons l'autoroute. Il y a quatre sorties possibles : on évitera la 606, qui nous amène dans le secteur résidentiel de Sacré-Cœur, pour prendre plutôt la 610, "Centre-ville, Sainte-Blandine". D'abord, il faut passer au-dessus de la rivière Rimouski. Elle est pas mal en contrebas de la route, et au milieu d'un quasi-canyon, très tumultueuse. Il y a paraît-il de beaux coins à découvrir avec chutes et sentiers de vélo de montagne super ardus un peu en amont, mais je ne suis pas encore allé voir.

Juste après, la ville se dévoile.
Quelques constructions campent immédiatement le décor : la cathédrale, le cégep, l'hôpital, deux ou trois tours d'habitation, et, surplombant le tout, l'UQAR, l'université locale. C'est à peu près tout concernant le skyline.

On descend la côte de la montée Sainte-Odile, longe le parc Beauséjour le long de la rivière, arrive en plein centre.

Ici, c'est le grand classique : UNE rue principale qui regroupe à peu près tous les commerces, bars et restos de Rimouski. C'est sur la rue Saint-Germain que ça se passe. Manger, boire, se cultiver, acheter du chocolat, aller à la poste, s'acheter un bouquin ou une fringue, c'est là. Le samedi soir, les bagarres, c'est là aussi. Un beau char neuf à montrer à tout le monde ? Là aussi.

Plus loin derrière, c'est le fleuve, que longe la route 132, ici boulevard des Navigateurs (le nom a semble-t-il changé très récemment). Chose particulière à Rimouski, le bord de l'eau n'est pas particulièrement utilisé, si on excepte la splendide Promenade de la mer (pour piétons et vélos, avec quelques très chouettes passerelles pour flâner imitant le pont d'un paquebot de croisière). Pas de terrasses de restos ou de cafés, juste un boulevard assez passant. En fait, c'est "le dos" de la rue Saint-Germain. Du fleuve, depuis la promenade, on voit surtout l'arrière des boutiques et des restos. Les portes de garages et les accès pour les livraisons, les stationnements bétonnés.
Ceci dit, depuis que je vis là, j'ai trouvé un début d'explication à pourquoi le bord de l'eau n'est pas plus utilisé. Je crois que le vent du large et la fraîcheur qu'il apporte auraient raison des têtes brûlées qui auraient décidé de s'attabler sur une terrasse pour siroter un café. Un, la table serait renversée en moins de deux, deux le café renversé sur les genoux brûlés du malheureux ou de la malheureuse, trois les malheureux en question engloutiraient leur café en trois minutes histoire de ne pas se geler plus longtemps sur cette terrasse de merde.

Et quatre, qui a finalement envie d'être attablé au bord d'une route à 4 voies ?

Puis, le fleuve, c'est de près qu'il faut le voir, pas depuis l'autre côté du boulevard.
Allez, traversons la route.

Il y a, donc, la Promenade de la mer. Une très belle réalisation, faite avec goût. Des lattes de bois, et surtout ce parti-pris très intelligent d'avoir reproduit un pont de bateau. J'adore. Peinture blanche, passerelles qui font résonner les pas, belvédères qui permettent une vue large sur la baie, bornes clignotantes avec indication de marées montantes ou descendantes… comment assumer pleinement le côté maritime de Rimouski, en jouant à fond la carte "paquebot". Je le répète, j'a-do-re.

De la Promenade, un coup d'œil en face et on comprend pourquoi on est venus là.

Le Fleuve Saint-Laurent.

Plus rien à voir avec l'étroitesse dont il souffre à Montréal, au milieu de béton, d'écluses et de pylônes. Ici, il est majestueux. Sans lui, la ville perdrait au bas mot 70% de son charme, c'est sûr.
Il agit comme un aimant ; on ne peut l'ignorer, tout nous ramène à lui. L'odeur, les mouettes, le vent chargé de sel et la pureté de l'air. Un fleuve-mer qui subit des marées, sur les berges duquel on retrouve des carapaces de crabes, du varech et des squelettes d'oursins. Rien n'arrête le regard qui embrasse l'horizon, la Côte-Nord très lointaine visible quand il fait beau. Le soleil qui se couche pile en face de la ville et qui produit des couleurs magnifiques dignes des affiches ringardes qu'on accrochait dans notre chambre à 14 ans. Ça existe, des couchers de soleil comme ça, vraiment. J'en vois chaque jour, à présent… s'il fait beau.

Le Fleuve, le Fleuve, le Fleuve. Oui, on a envie d'y mettre une majuscule tellement il le mérite. Il rythme la vie de ses marées, il est toujours le même et toujours différent à la fois. Je crois que j'en deviens accro.

Je crois que je vais en reparler, surtout.


Parce que nous, où on habite, ce n'est plus vraiment Rimouski. C'est encore plus calme.
Et il y a encore plus de Fleuve, on dirait.


La prochaine fois, je vous raconte… Rimouski. District Pointe-au-Père.




2012/06/02

Raconte-moi Rimouski (partie 1)


Prenons le Québec. 
En bas, là, tout en bas, il y a Montréal, point d'arrivée des visiteurs, des immigrants (et souvent leur résidence définitive). Peut-être la seule ville du Québec dont le nom est connu outre-Atlantique (y a-t-il des Français qui connaissent Québec, la ville ? Même pas sûr)…

À Montréal, prendre un des ponts qui traversent le Saint-Laurent. Bon, Jacques-Cartier, par exemple. Nous voilà à Longueuil, la banlieue, et le moment de s'engager sur la 20, l'autoroute Jean-Lesage. Direction est, hein, sinon on va se planter.

Ça y est, on est sur la 20, c'est pas génial comme paysage, banlieue, banlieue, banlieue, Ikéa, des voitures partout. Ça dure longtemps, cette banlieue-là, avec ses développements domicilaires tous pareil qui poussent comme des champignons. 
On traverse la superbe rivière Richelieu, au pied de l'imposant mont Saint-Hilaire. On continue. Camping Sainte-Madeleine, en plein au bord de l'autoroute (qui veut vraiment camper là ?). Des champs. Encore des champs. C'est plat, terriblement plat, cette région. Si c'est votre première fois au Canada, vous allez vous demander où elles sont, toutes ces belles collines couvertes d'arbres multicolores avec un lac au dessous.
Saint-Hyacinthe (qu'on prononce SaintE-Hyacinthe). Drummondville (rien à voir avec le Monsieur Drummond dans Arnold et Willy). On reste sur la 20. C'est pas compliqué. On y r-e-s-t-e.
Une petite accalmie au niveau du trafic, qui va de pair avec l'apathie de rouler tout droit sur un paysage plat et sur une route droite. L'horizon semble loin. Puis, tranquillement, des autos se joignent, la route devient plus achalandée. Ça y est, on approche de la grande ville, l'autre grande ville. Québec se dévoile au loin, avec ses quelques gratte-ciel. 
La toute première fois que je suis allé à Québec, j'avais d'ailleurs été décontenancé par ce "skyline" ; ayant lu partout des textes dithyrambiques sur la beauté de cette vieille ville et ses maisons de pierres, je me demandais où j'arrivais. Je vous rassure, Québec c'est très beau. Mais il y a aussi des coins modernes, on est en Amérique du Nord, n'oublions pas !

Attention, on ne prend pas les ponts pour aller à Québec, on continue sur la 20 encore et encore. On n'a même pas fait la moitié du chemin. Direction Rivière-du-Loup, maintenant.
Passé Lévis (le Longueuil de Québec), ça change radicalement. C'est là qu'on peut comprendre à quel point la province du Québec est peuplée, "animée" autour de ces deux pôles, Montréal et Québec (et surtout Montréal). L'essentiel du trafic a lieu justement sur la 20, entre ces deux villes. Après, on entre dans une autre catégorie. Chaque kilomètre, on s'éloigne un peu plus de la civilisation. Les voitures se font de plus en plus rares. Les villages de plus en plus épars, la forêt plus présente, les lignes électriques et pylônes, moins.
Surtout, le paysage perd sa "plateur" monotone. Il y a des collines, maintenant.
Puis le fleuve commence à s'ouvrir. Ça y est, on le voit, il est beau, avec l'île d'Orléans, les montagnes de plus en plus hautes de la rive nord. Petit sourire en contemplant le paysage (s'il fait beau, en plus, c'est mieux !).

Montmagny. Saint-Jean-Port-Joli. L'Islet. Toujours la 20, toujours tout droit (il y a une autre route, la 132, qui longe le fleuve et traverse les villages, mais assez de digressions, on va à Rimouski, alors pas de détours !). 
Parfois, le paysage, malgré son côté bucolique-forestier, redevient monotone. Parce qu'il n'y a pas grand-chose et que la route est quand même longue.
Quelques collines éparses apparaissent dans le lointain. Le fleuve se dévoile à nouveau. Il est devenu soudainement très large, les montagnes sur l'autre rive sont loin, tout à coup. 
La Pocatière, ça y est : on est officiellement dans le Bas-Saint-Laurent, notre nouvelle région de résidence. 
Les collines se succèdent, elles sont de plus en plus découpées. On est du côté de Kamouraska, Rivière-du-Loup n'est plus très loin.
Quelques kilomètres avant Rivière-du-Loup, il y a le choix entre deux directions. Comme on roule tout droit depuis Montréal, on n'est plus habitué ! Pourtant, histoire de rester en terrain connu, ce sera… tout droit. Rimouski est indiqué, ça y est. Arrêt-pipi à Rivière-du-Loup. Dans une heure on sera arrivés.
Quelques kilomètres encore sur l'Autoroute 20, puis elle finit là. Finie l'autoroute ! La route 132 (qui part, elle aussi, de Montréal, en parallèle) prend le relais.

Sur la 132, le feeling est différent. On roule moins vite et on traverse tous les villages. Surtout, on longe le fleuve de près. Il est devenu encore plus large, l'autre rive est vraiment loin. Il y a un côté maritime au paysage, avec ces maisons de bois qui semblent abriter des familles de pêcheurs, ces gros bateaux qu'on voit au loin, sur le fleuve, ces villages colorés et à l'aspect plus rustique qu'auparavant. 
On traverse Trois-Pistoles, ou plutôt, on la contourne. À présent, chaque localité se traverse en moins de deux. Transposées en France, ces "villes" seraient d'insignifiants villages, mais ici elles sont les seules du coin et revêtent une tout autre importance. Trois-Pistoles n'est pas plus grosse que le village où mes parents habitent, mais isolée comme elle est, elle devient "ville importante", ici.

Là, ça devient sérieux. Le décompte des villages est lancé ! Malgré les kilomètres qui les séparent, ils semblent proches. Peut-être qu'on a hâte d'arriver, rendu là. Saint-Simon. Saint-Fabien. Les montagnes pleines de caractère du Parc du Bic (j'en reparlerai !). Le village de Bic, lui c'est le dernier avant Rimouski. Et, en fait, on est déjà à Rimouski puisque le village en est un des districts.

Sortis du Bic, la 132 redevient la 20 pour quelques kilomètres. Mais attention, là, une petite 20. Une route à deux voies, parfois trois pour dépasser. Une 20 "de région", on est loin des grands axes routiers. La circulation est fluide, bien qu'un peu plus importante qu'auparavant. Ça reste pépère.

La route passe au-dessus de la tumultueuse rivière Rimouski, rivière à saumon.
On devine la ville en arrière des arbres.

On est arrivés.

C'est tout ?

Non. Promis, la prochaine fois, je vous raconte Rimouski.